MICHAEL MURRAY
Professeur et Interprète de GuitareSurmonter le trac
Cet article est aussi disponible en anglais et allemand.
Plusieurs études estiment qu’aucune peur ne dépasse celle de prendre la parole devant des auditeurs, même pas la peur de mourir. On ne peut pas douter que le trac peut être une expérience terrifiante et traumatisante pour celui qui en souffre. Même si parler est une des actions les plus faciles et naturelles qui soient, le pouvoir du trac est tel qu’on peut en être réduit à ne pouvoir articuler une seule parole devant une assistance. Alors pour le musicien le trac peut être encore plus problématique que pour l’orateur. En effet, les musiciens ne sont pas appelés à poser une action humaine facile et naturelle, mais à s’adonner à une activité apprise complexe qui requiert de la concentration, de la coordination et des habiletés motrices fines. Néanmoins le but ultime de la musique c’est de la partager et de l’apprécier avec d’autres, donc pouvoir jouer en public est un savoir-faire essentiel pour tout musicien.
Le trac ou l’anxiété de performance est caractérisé par plusieurs symptômes tels la transpiration, la perte de concentration, les trous de mémoire et une incapacité de mouvoir les doigts avec la précision requise pour jouer convenablement. Ces symptômes sont généralement causés par une poussée d’adrénaline qui se produit avant ou dès que vous commencez à jouer devant un auditoire. Cette nervosité est particulièrement difficile à contrôler du fait qu’elle soit un phénomène physique indépendant de votre volonté. L’adrénaline, circulant en trop grande quantité dans votre organisme, rend très difficile de maîtriser votre motricité fine et de vous concentrer. On peut, par ailleurs, mettre en parallèle le trac et les allergies. En effet, une allergie se produit lorsque votre organisme réagit à contretemps pour combattre une substance inoffensive en activant les mécanismes de défense de votre système immunitaire. Dans le cas du trac, c’est l’expérience d’un événement qui ne présente aucun danger particulier qui déclenche une réaction inopportune de confrontation ou de fuite de votre organisme. Alors, on le sait, jouer de la guitare exige une grande habileté sur le plan de la motricité fine et un contrôle de petits muscles et de mouvements de faible amplitude. Placer le doigt un demi millimètre hors position et c’est la fausse note. Pourtant, votre organisme, énergisé par l’adrénaline, est mieux préparé pour une échauffourée que de se souvenir et de jouer des milliers de notes exigeant une extrême précision !
Pour vaincre le trac il faut à la fois minimiser l’intensité de la poussée d’adrénaline et apprendre à composer avec celle-ci lorsqu’elle se produit. La science médicale a développé des médicaments pour bon nombre d’états normaux de l’organisme humain, c’est-à-dire où aucune maladie particulière n’est présente. Le trac n’est pas une exception. Les béta-bloquants, aussi connus comme agents bloquants adrénergiques, diminuent les symptômes du trac en inhibant la poussée d’adrénaline et stoppant ainsi la réaction offensive/défensive de votre organisme. En d’autres mots ces drogues sont des relaxants qui empêchent le stress psychologique de déclencher une réaction physique dans l’organisme. Je n’ai jamais pris de tels médicaments et je ne les recommande pas. Il y va de votre santé car de nombreux risques sont associés à la prise de béta-bloquants. De plus, les musiciens rapportent que même si ces médicaments permettent d’enlever un morceau sans trébucher, malgré une poussée d’adrénaline, ces substances actives suppriment aussi toute la chaleur et toute l’émotion associées à l’effet de l’adrénaline lors d‘une prestation devant public. Il ne fait pas de doute que les interprètes sous l’influence de béta-bloquants offrent souvent des prestations monotones et ennuyeuses. L’adrénaline est en fait une bonne chose pour bien jouer devant un auditoire et ce n’est que ces niveaux d’adrénaline excessifs qui font problème. De fait, les béta-bloquants masquent le problème du trac sans le résoudre vraiment. Je suis de l’avis que le trac constitue un processus naturel de l’organisme humain avec lequel on peut apprendre à composer bien plus efficacement par le biais de moyens naturels et sécuritaires. Négliger les causes sous-jacentes du phénomène en se tournant vers des produits pharmaceutiques qui insensibilisent représente une fausse solution.
La clé pour vaincre les ennuis associés au trac est de comprendre qu’ils sont le prolongement d’éléments inconscients enracinés profondément dans le cerveau qui sont, jusqu’à un certain point, intégrés à nos structures psychiques. Autrement exprimé, le cerveau est programmé pour réagir d’une certaine manière lorsque confronté à des événements qui suscitent la peur, donc il devient nécessaire de faire en sorte que de se produire devant un auditoire cesse d’être une expérience traumatisante. La façon que vous réagissez lorsque vous appréhendez un événement est sans doute conditionné par votre patrimoine génétique et ne peut donc pas être changée, mais ce qui constitue pour vous une expérience qui suscite l’anxiété peut être modifié, même si cela ne peut se faire instantanément ou facilement. Beaucoup a été écrit sur comment vaincre le trac en changeant votre façon de penser et votre attitude face au défi de vous produire devant un public. Bien que certains de ces jeux mentaux proposés et ces écrits d’inspiration holistique apportent un éclairage qui n’est pas sans mérite et peuvent, jusqu’à un certain point, vous aider en transformant votre manière de voir les choses, la faiblesse inhérente à bon nombre de ces approches c’est que leur champ d’action est confiné à la partie intellectuelle et consciente de l’esprit alors que ce n’est pas à ces niveaux que se situe le problème. Toute personne peut comprendre sur le plan intellectuel que le trac est une réaction ridicule qui n’a pas sa raison d’être et, pourtant, malgré cette réalisation, le phénomène continue de se produire. Lorsque vous monter sur scène devant une centaine de personnes et que survient une poussée d’adrénaline, l’information et les maximes dans les livres écrits pour composer avec le trac ne semblent pas pouvoir vous venir en aide pour jouer les pièces de votre programme à ce moment précis. C’est bien beau d’être convaincu, lorsque vous vous présentez sur scène, que tous les auditeurs vous souhaitent du bien et veulent vous voir réussir votre prestation, mais cette pensée ne va pas nécessairement arrêter vos mains de trembler de manière incontrôlable.
La façon la plus efficace pour composer avec le trac est de changer comment votre inconscient conçoit monter sur scène. Votre inconscient doit percevoir jouer sur scène comme un événement positif et agréable qui souligne votre talent et non comme une occasion de connaître la honte, l’humiliation, l’échec et la colère. Les maximes favorisant les efforts personnels ne fonctionnent pas (du moins lorsqu’on ne les emploie pas en conjonction avec d’autres méthodes) parce qu’elles essaient de convaincre la partie consciente de votre esprit que de monter sur scène est un plaisir. Dans un sens, l’autosuggestion consiste à mentir à la partie consciente de votre esprit, mais même si votre esprit croit ce mensonge, votre inconscient, lui, refuse d’y souscrire. Si jouer devant un public n’est pas une expérience agréable et réussie pour vous, aucun effort pour vous convaincre du contraire réussira à persuader cette partie du cerveau sur laquelle vous n’avez pas un parfait contrôle. Pour gagner la partie inconsciente de votre cerveau à la réalisation que de monter sur scène est agréable et aucunement à craindre, il faut que cet événement le devienne effectivement.
Comment faire pour que jouer devant un public devienne agréable et ne suscite aucune anxiété ?
1) JOUER DEVANT UN PUBLIC RÉGULIÈREMENT. Ce que vous faites souvent finit par devenir habituel et suscite moins d’anxiété. La plupart des gens sont intimidés à leur premier baiser et pourtant l’expérience est devenue par la suite des plus agréables. Embrasser quelqu’un est une action naturelle qui est relativement simple à exécuter et qui est agréable; le cerveau ne l’associe donc à rien de négatif. Cependant, même une chose aussi simple que d’embrasser une personne peut faire peur si vous ne l’avez pas fait depuis longtemps. Entre deux concerts il m’arrive de prendre des engagements que j’éviterais normalement. Je les accepte pour garder l’habitude de monter sur scène et ainsi m’assurer que lorsque j’aurai à donner un concert important, je ne me sente pas perdu devant le public et dépassé par l’anxiété et toute l’insécurité qu’une longue absence de la scène peut susciter. Après un certain nombre de prestations réussies, la confiance d’un interprète sera élevée, mais s’il s’arrête de jouer en public, son inconscient oublie ces bons moments sur scène et son niveau de confiance chute.
2) Ce qui importe le plus c’est D’AVOIR DU SUCCÈS SUR SCÈNE. Jouez souvent devant un public vous sera bénéfique qu’à la condition que vous jouiez bien sur scène, autrement votre trac ne fera qu’augmenter de concert en concert. Vous vous devez donc d’avoir une stratégie pour assurer le succès de vos prestations. Voici quelques conseils pour que cela soit le cas :
-Choisissez de vous produire d’abord dans des occasions ou la pression est moindre. Jouez pour un groupe de personnes âgées, les patients d’un hôpital, votre famille ou vos amis. Ne commencez pas à jouer en public dans un cours de maître donné par un virtuose de grande renommée, ou dans le cadre d’une compétition, ou lors d’un concert où sont présents un grand nombre de guitaristes accomplis, etc.
-Choisissez un répertoire avec lequel vous êtes à l’aise. Jouer des pièces qui sont à la limite de votre savoir-faire n’est pas la bonne façon de développer votre confiance musicale. Jouez des pièces que vous pouvez bien jouer même dans des conditions défavorables. Si le trac est votre problème principal alors vous devez travailler à le résoudre en vous éloignant de la scène pour un certain temps. À quoi bon gravir un nouveau palier d’habileté si vous vous écroulez à chaque fois que vous jouez devant un public? Atteignez un niveau vous permettant de jouer des pièces faciles sur scène et ensuite commencez à accroître la difficulté.
-Jouer de longs programmes. Heureusement la poussée d’adrénaline est de courte durée. Votre organisme ne peut produire et utiliser l’adrénaline que pour un temps limité. Donc, après quelques minutes le niveau d’adrénaline baisse, votre organisme retrouve son calme et vous pourrez mieux jouer. Si vous jouez un programme de 60 minutes, seulement les 5 à 10 premières minutes seront affectées par l’adrénaline et même si vous ne jouez pas bien initialement vous devriez mieux faire par la suite de telle sorte que votre expérience sur scène sera agréable. Cependant si vous êtes sur scène pendant 5 à 10 minutes seulement, une poussée d’adrénaline peut venir gâcher l’ensemble de votre prestation et vous conserverez de cette expérience un souvenir négatif. C’est pourquoi les cours de maître représentent un cadre peu favorable pour bien jouer et sont donc peu appropriés pour les musiciens qui préparent un concert si ceux-ci n’ont pas encore apprivoisé la scène. À un certain point dans votre développement de concertiste il peut s’avérer utile de jouer dans des occasions où vous ne pouvez jouer qu’une seule pièce, mais cela seulement lorsque vous vous sentez plus à l’aise à jouer devant un auditoire parce que vous vous serez graduellement habitué au défi que représente monter sur scène.
-Apprenez à composer de votre mieux avec la poussée d’adrénaline initiale. Il est extrêmement difficile de prévoir si une poussée d’adrénaline va se produire ou non. Je peux jouer dix concerts sans connaître de difficulté alors qu’au onzième une telle poussée surviendra pour aucune raison apparente. Vous devez vous préparer à une pareille éventualité parce que vous ne savez jamais lorsque le trac va survenir. Vous pouvez réagir de diverses façons pour lutter contre le trac, mais ce qu’il faut surtout garder à l’esprit c’est la durée limitée du phénomène. Comme nous l’indiquions auparavant la poussée d’adrénaline est essentiellement éphémère. Par conséquent, plus vous attendez pour jouer plus vous diminuez les effets du trac. Prenez un peu plus de temps pour accorder votre guitare, parlez à votre auditoire, ajuster votre repose-pied. En même temps essayez de poser des gestes qui apportent une détente, par exemple prenez de profondes respirations, relaxez vos muscles, pensez à autre chose que le concert que vous vous apprêtez à donner. Ce que j’ai trouvé des plus efficaces dans cette perspective est de simplement sourire avant de commencer à jouer. Sourire détend le corps tout naturellement. Si la poussée d’adrénaline commence avant même votre entrée sur scène vous pouvez réagir d’avance. Faites des étirements et des exercices légers. D’autres techniques de relaxation peuvent aider votre organisme à éliminer l’adrénaline avant votre arrivée sur scène. Je trouve qu’il est souvent préférable que je ressente de la nervosité avant le concert. En fait, lorsque la nervosité commence en coulisse je peux réagir en conséquence tout de suite. Je trouve bien plus difficile d’entrer en scène en ne ressentant aucun trac et que survienne alors sans crier gare une poussée d’adrénaline quelques instants avant que je ne commence à jouer. On entend souvent des histoires de concertistes qui souffraient d’un trac intense en coulisse et pourtant jouaient invariablement très bien. Il y a même certains interprètes de grande renommée qui vomissaient avant un concert, pour monter quelques instants plus tard sur scène pour jouer brillamment. Je crois que cela illustre bien que l’organisme de ces concertistes réagissait au trac dans les coulisses et qu’une fois qu’ils se retrouvaient sur scène ils avaient dépassé ce point où l’adrénaline associée au trac affecte négativement une prestation. Il est aussi bon de savoir que les grands mouvements corporels ont tendance à mieux contrôler les effets de l’adrénaline que les mouvements de faible amplitude, ce qui fait de la guitare un des instruments les plus difficiles à jouer lorsque le trac se manifeste. Jouer de la guitare fait appel seulement à activer des petits muscles alors que le reste du corps n’est pas partie prenante à l’effort consenti. J’ai également étudié le chant et j’ai constaté que le trac m’affectait à un moindre degré lorsque je chantais sur scène parce que tout le corps était tellement sollicité sur scène que l’adrénaline se dissipait rapidement. Les mouvements corporels que nécessitent le chant sont moins limités et isolés que ceux du guitariste et j’étais donc moins affecté par la perte d’une certaine motricité. L’efficacité des mouvements de grande amplitude à éliminer l’adrénaline explique comment des étirements derrière la scène peuvent diminuer certains des effets de l’adrénaline. Des mouvements aussi anodins qu’une rotation des épaules sur la scène peuvent s’avérer bénéfiques.
-Présentez un programme approprié. Si le trac risque de vous priver de vos moyens ne programmez pas des pièces difficiles ou complexes en début de concert ou en début de la deuxième partie du concert. Prévoyez jouer des pièces qui vous sont familières depuis longtemps, qui font appel à une technique que vous maîtrisez bien et qui ne requiert pas de grands efforts de mémorisation. Remarquez que les pièces exigeant de la virtuosité sont normalement jouées à la fin des concerts ou en rappel. C’est qu’une pièce qui dépend davantage de la sensibilité musicale que de la virtuosité technique non seulement fixera l’ambiance du concert, mais vous permettra également de vous remettre de la nervosité initiale et de commencer votre prestation du bon pied.
-Soyez bien préparé. Rien n’est plus destructeur pour votre confiance qu’une préparation inadéquate. Comment bien se préparer est le sujet d’un autre article, mais faites appel à toute méthode vous permettant de mieux maîtriser et mémoriser les pièces que vous jouez. L’université au Canada, où j’ai étudié, offrait un programme très exigeant et contrairement à plusieurs autres institutions, celle-ci tenait très peu compte des longues heures de répétition auxquelles sont astreints les étudiants interprètes. L’université, par ailleurs, demeurait inflexible concernant les niveaux d’interprétation à atteindre. En fait les étudiants interprètes, comme moi, devaient compléter les mêmes cours que ces étudiants se spécialisant en histoire, théorie et composition musicale et qui, eux, n’avaient pas à répéter de longues heures chaque jour sur un instrument. Bien que j’apprécie les connaissances que j’ai acquises en histoire de la musique et en théorie musicale à cette université, le résultat c’est que je manquais de temps pour préparer mes concerts aussi soigneusement que j’aurais aimé. Je me présentais à chacun de mes concerts en sachant que mes pièces étaient chancelantes en certains endroits et j’espérais seulement que j’arriverais à passer au travers ces passages tant bien que mal. Plus tard, lorsqu’il m’a été donné d’étudier dans le contexte du système européen, où l’interprétation primait les études théoriques, j’ai été sidéré de constater comment mieux je pouvais me produire en concert lorsque j’avais pu consacrer plus de temps à répéter. Inutile de dire que mon trac était diminué d’autant. Mon expérience plus positive sur scène a énormément accrue ma confiance en mon habileté d’interprète.
-Affichez la bonne attitude. Ne pensez pas au trac comme une manifestation inhabituelle; au contraire ce phénomène est très commun et naturel. Ne vous jugez pas selon une prestation sur scène; une performance ratée ne fait pas de vous une mauvaise personne ou un échec. Ne vous soumettez pas vous-même à trop de pression; une mauvaise prestation n’est pas la fin du monde. En tant qu’artistes, nous pensons souvent que chaque erreur est une tragédie, mais la majorité des auditeurs ne perçoivent pas nos erreurs et s’ils les remarquent la plupart d’entre eux auront oublié notre prestation en moins d’une semaine, que celle-ci ait été réussie ou non. Rappelez-vous que de partager le plaisir de la musique est une chose merveilleuse et devrait constituer une expérience positive à la fois pour le concertiste et pour ces auditeurs. Sur une note personnelle, je note un certain degré de saine apathie qui augmente avec la confiance que j’éprouve dans mes compétences en tant qu’interprète. Essentiellement, j’ai l’attitude que si je n’interprète pas bien une certaine pièce ce soir, je ferai mieux au prochain concert. En d’autres mots, encore que je veuille bien jouer chaque soir, le fait de ne pas exécuter une pièce comme je l’aurais aimée ne va pas ruiner ma confiance. Le concertiste qui joue dix bons concerts d’affilée ne devrait aucunement se laisser ébranler du fait d’être un peu moins transcendant au onzième. Considérez les footballeurs qui connaissent du succès dans les penaltys (ou d’autres athlètes confrontés à des situations où la pression est très forte). Les meilleurs tireurs sont ceux qui ont connu du succès auparavant et qui sont donc confiants, mais qui, par le fait même, ne se mettent pas sur le dos une pression indue en pensant que le monde s’écroulera s’ils manquent leur coup. Même les meilleurs tireurs vont parfois rater un penalty, mais ils réussissent un fort pourcentage de fois parce qu’ils sont confiants et demeurent calmes, même sous la pression.
-Rappelez-vous que de changer vos sentiments inconscients concernant l’expérience de monter sur scène prend du temps. Une bonne règle de mesure c’est de penser que vous aurez besoin de trois à quatre bonnes prestations pour effacer l’impression négative que vous a laissé un échec sur scène et ainsi reconstruire votre confiance.
Vaincre le trac et devenir un concertiste accompli est un projet de longue haleine qui exige une approche raisonnée. Le trac peut être vaincu, ou à tout le moins beaucoup atténué, s’il est combattu correctement. Donner de bons concerts est l’expérience la plus agréable que puisse connaître un musicien et c’est regrettable que tant de musiciens consacrent des années à atteindre un bon niveau de compétence comme interprète et pourtant demeurent incapables de faire valoir leur habileté devant un auditoire. En dépit de cela trop peu de temps est investi à préparer les musiciens à se produire devant le public. Considérez que le temps consacré à la répétition de gammes dépasse largement le temps investi à réussir à jouer sur scène. Se produire devant un auditoire devrait être considéré un aspect de la formation musicale tout aussi important que de développer la technique et la musicalité, qui sont à toutes fins pratiques inutiles à moins de trouver à s’exprimer sur scène.